La RSE au sein des entreprises françaises, un modèle ?

En quoi consiste la RSE ? Certains diront que c’est, avant tout, la responsabilité des entreprises à offrir à leurs employés un environnement sûr et stable, ou encore que la RSE, c’est la responsabilité que les entreprises ont face à leurs consommateurs, ainsi qu’à l’environnement. Plus récemment, d’autres y ajouteront le bien-être et l’harmonie au travail. La Responsabilité Sociétale des Entreprises, c’est en fait, un peu tout ça, mais aussi bien plus.

Rédigé par Cécilia Vadé, le 17 Jun 2017, à 13 h 30 min
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Le fait est que les différentes sociétés n’ont pas toutes les mêmes attentes et exigences face à leurs acteurs économiques. Et bien que la RSE en Europe soit uniformisée à travers la réglementation européenne, cette dernière varie largement localement.

Zoom sur le bilan RSE français

Selon la dernière étude d’EcoVadis, la France se situe au-dessus de la moyenne de l’OCDE concernant sa politique RSE. En effet, 63 % des entreprises françaises ont été jugées « adaptées ou exemplaires« . Ainsi, la France prend la 4e place du classement après le Royaume-Uni, la Suède et le Danemark.

Comment la Responsabilité Sociétale des Entreprises en France se démarque-t-elle des autres pays européens ? Quels sont les éléments qui lui valent la prestigieuse 4e place ? Que peut-elle également apprendre du top 3 de ce classement ?

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Une politique environnementale en bonne voie

L’étude d’EcoVadis a classé la France en 5e place après la Suède, le Royaume-Uni, le Danemark et la Finlande, concernant sa politique environnementale.

Les nombreuses lois de la législation française venant s’ajouter à la réglementation européenne ne sont probablement pas anodines à ce classement. Les lois Grenelle, la Charte de l’environnement et la stratégie nationale de développement durable sont les piliers de cette politique environnementale.

La Suède, leader de ce classement, représente un modèle pour le reste de l’Europe. Dernièrement, le ministre du Climat, Isabella Lovin, a dévoilé son nouveau projet de loi quant aux émissions de gaz à effet de serre d’ici 2045 : « Nous avons fixé l’objectif qu’il n’y aurait plus d’émissions nettes à ce moment-là, et tous les gouvernements devraient suggérer des propositions en la matière« .

Une politique sociale presque exemplaire

Dans cette même étude, la France prend la 3e place après le Royaume-Uni et la Suède concernant sa politique sociale.

Cette position flatteuse met en lumière les hautes exigences des Français concernant les droits du travail. Avec des semaines à 35 heures, des institutions représentatives du personnel fortes, des conditions de travail surveillées et des droits importants face au licenciement, la protection des travailleurs français est ici saluée.

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© Rawpixel.com

Concernant l’intégration sociale, la France, grande pionnière en la matière, a créé en 2004 la Charte de la Diversité, décernant un label aux entreprises les plus exemplaires. Toutefois, d’après une étude réalisée par l’OIT en 2015, il semblerait que l’intégration sociale au sein des entreprises françaises laisse encore à désirer. En effet, il ressort de cette étude que 34 % des demandeurs d’emploi ont déjà été victimes de discrimination. En cause : l’âge, l’obésité, l’origine étrangère, le handicap, le style vestimentaire ou même le fait d’être enceinte.

En matière d’intégration, les pays nordiques semblent, une fois de plus, avoir une foulée d’avance. La Suède, avec 12 femmes pour 24 ministres a, par exemple, annoncé son intention de sanctionner les entreprises cotées et ne respectant pas un quota de 40 % de femmes au conseil d’administration. En 2009, la Suède a également appliqué une mesure imposant aux employeurs la mise en place de mesures encourageant l’égalité homme/femme au sein des entreprises.

Lire aussi : La parité homme-femme sera effective dans 170 ans

Son voisin scandinave, le Danemark, se fait lui largement remarquer grâce à son « flexi-modèle » qui permet l’embauche au sein des entreprises des personnes dites évincées du marché du travail. Mads Hvidberg, directeur d’une start-up danoise s’exprime à ce sujet : « Employer sous des conditions de contrat flexible permet de donner une chance à tous. La différence ne fait plus peur, cela devient un avantage« .

L’éthique des affaires reste à travailler

Le modèle français dans l’éthique des affaires, légèrement en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE, ne représente, lui, pas un modèle pour le reste du monde. Au top 5 du classement de l’éthique des affaires : le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Australie, la Suède et le Danemark. La France, pour sa part, se trouve à la 17e place.

Il faut, cependant, souligner qu’avec une amélioration de 11 % par rapport à l’étude menée en 2015, la France semble toutefois travailler sur ce point. Le 9 décembre 2016, c’est la loi Sapin 2 qui a imposé plus de transparence et moins de corruption dans la pratique des affaires des entreprises.

Selon Mads Hvidberg, « la transparence commence, tout d’abord, au sein de l’entreprise. Si l’on n’est pas capable d’être transparent auprès de ses employés, on est encore moins enclin à l’être publiquement. Il est important de partager avec ces employés les informations qui sont primordiales à leur travail comme, le chiffre d’affaires, l’état de santé de l’entreprise, les projets d’avenir, etc.« 

Pour conclure …

Les entreprises françaises, plutôt bonnes élèves en matière de RSE, brillent particulièrement dans leur politique sociale et environnementale. L’éthique dans leurs affaires reste cependant à travailler.

Mads Hvidberg, habitué des échanges avec la France, évoque son impression concernant la RSE française : « Travailler dans une entreprise française peut être assez perturbant pour un Danois. Il est indéniable que les conditions des employés au sein des entreprises y sont plutôt bonnes. Les entreprises françaises mettent un point d’honneur à la sécurité et au respect des employés. Cependant, le système largement hiérarchique, très caractéristique des entreprises françaises, peut être assez frustrant. Mon impression est que plus l’échelon est bas, plus il est difficile de donner son avis ou d’avoir accès aux informations importantes de l’entreprise. Les sociétés danoises intègrent une notion de bien-être des employés au sein des entreprises. Ce bien-être s’exprime par des sociétés généralement très plates et ouvertes à la communication.« 

Peut-être qu’un meilleur classement concernant l’éthique pourrait commencer par une meilleure communication et plus de transparence au sein des entreprises mêmes ?

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Diplômée en Langues Étrangères Appliquées, c’est au Danemark, où je vis depuis bientôt 5 ans, que je débute ma vie professionnelle. Amoureuse de...

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