Une définition des perturbateurs endocriniens enfin adoptée par l’Europe

Les États membres de l’Union Européenne se sont mis d’accord sur une définition des perturbateurs endocriniens le 4 juillet 2017, après quatre années de discussion.

Rédigé par Nathalie Jouet, le 5 Jul 2017, à 11 h 00 min
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Les États membres de l’UE se sont entendus sur les trois critères qui définissent les pesticides agissant comme des perturbateurs endocriniens. Ces substances sont capables d’agir sur le système hormonal et peuvent être à l’origine de nombreux dysfonctionnements. La France va désormais pouvoir prendre les mesures nécessaires pour interdire certains produits contenant des pesticides.

Perturbateurs endocriniens : une définition adoptée après 4 années de discussion

L’UE s’est accordée le 4 juillet, sur une définition des perturbateurs endocriniens, trois ans après la date initialement prévue et un an après la proposition de texte préparée par la Commission européenne. Les pays vont désormais pouvoir prendre des mesures concrètes contre les substances chimiques contenues dans certains pesticides et qui pourraient affecter le système hormonal, provoquer des pathologies graves comme les cancers, l’infertilité ou l’obésité.

Trois critères ont été retenus par l’UE pour définir les perturbateurs endocriniens : l’apparition d’effets indésirables, une perturbation du système endocrinien ainsi qu’une corrélation entre les deux. La Commission avait évité de soumettre ces critères au vote du Comité permanent des plantes, animaux, alimentation et aliments pour animaux sur les pesticides (PAFF), à huit reprises entre les étés 2016 et 2017 car elle savait qu’elle n’obtiendrait pas le soutien nécessaire. Le vote de ces trois critères a donc été obtenu à la neuvième tentative. Seuls le Danemark, la République Tchèque et la Suède ont voté contre. La France qui s’y opposait pourtant depuis plus d’un an, a finalement voté pour.

Une définition qui ne satisfait pas totalement la France

Si le Ministre de la Transition écologique et solidaire a salué cette décision européenne qu’il considère comme une « avancée importante pour la santé et l’environnement« , il souligne également qu’il faut « aller plus loin« . Il souhaite notamment supprimer les exemptions de certains pesticides « conçus comme des perturbateurs endocriniens« , ajoute-t-il dans un communiqué. Par ailleurs, le texte définit les perturbateurs endocriniens dans les pesticides, mais pas dans les cosmétiques, les jouets ou encore les emballages plastiques.

Nous regrettons que la Commission n’ait pas écouté la grande inquiétude du Danemark, de la Suède et d’autres, soulignant que les critères proposés exigent, pour pouvoir identifier un perturbateur endocrinien, un niveau de preuve jamais exigé jusqu’à présent pour d’autres substances problématiques comme les cancérogènes, les mutagènes et les reprotoxiques. Cela ne reflète pas l’état actuel du savoir scientifique. Au total, ces critères ne remplissent pas le niveau de protection attendu par les co-législateurs.
a déclaré au Monde Karolina Skog, la ministre suédoise de l'environnement

 

De son côté, Nicolas Hulot a salué « une avancée considérable » telle une « brèche qui ne va pas se refermer« , alors que la Fondation pour l’Homme et la Nature qu’il a crée, quant à elle, parle d’une « définition au goût amer« , à l’instar de nombreuses ONG européennes, qui appellent le Parlement européen à rejeter ces critères insuffisants.

En effet, les défenseurs de la santé humaine et de l’environnement ne sont pas rassurés. Ils dénoncent un niveau de preuves trop élevé, rendant l’identification des substances dangereux difficile. Certains estiment également, que ces critères sont imparfaits puisqu’ils ne protègent pas uniquement les consommateurs et l’environnement mais aussi et malheureusement les intérêts de l’industrie.

Illustration bannière : Nicolas Hulot – © Frederic Legrand – COMEO / Shutterstock
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1 commentaire Donnez votre avis
  1. Ce monsieur ferait bien de balayer devant sa porte avec ses produit de la marque Shampoings « Ushuaïa »: la machine à cash de Hulot dans le viseur de la presse entre autre Que Choisir, la honte ce monsieur, veut faire de l’écologie mais très loin de se l’appliquer à lui-même, une honte, et si ce n’était que cela, faite comme je dis pas comme je fais.

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