Les ‘aliments doudou’ seraient un héritage de l’éducation

Nous sommes nombreux à nous réconforter à la suite d’un événement mal vécu, que ce soit une rupture amoureuse, une altercation, un souci professionnel, en nous dirigeant en mode radar vers le placard de la cuisine, qui se transforme en véritable pharmacie pour soigner les coups de blues.

Rédigé par Sonia C, le 30 Apr 2017, à 12 h 15 min
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Pour les uns, le chocolat, pour les autres, les gâteaux, certains dévoreront le bocal de Nutella à la petite cuillère tandis que d’autres finiront le pot de crème glacée en raclant les bords avec le doigt… Tout est bon pour calmer son stress et faire oublier un mauvais moment.

Se réfugier dans la nourriture : pourquoi ce comportement ?

Des chercheurs se sont intéressés à l’origine de ce comportement tellement commun pour y chercher un déterminisme. Leur question était la suivante : notre tendance à nous ruer sur le gras/sucré/salé était-elle innée, de nature génétique voire héréditaire, ou bien était-elle la résultante de facteurs environnementaux  ? Pour répondre à ce dilemme, ils ont mené une double enquête : l’une en Angleterre, auprès de familles comportant des vrais et des faux jumeaux, l’autre en Norvège, dans des familles avec enfants d’âges différents.

Pour le cas des vrais/faux jumeaux : si l’attirance pour la nourriture réconfortante est d’ordre génétique, alors on devrait retrouver des attitudes identiques chez les jumeaux monozygotes qui possèdent exactement le même génôme. Quant aux hétérozygotes, la part génétique ne jouant pas – ils partagent le même nombre de gènes que deux enfants d’une même fratrie – leurs comportement devrait différer. Les résultats obtenus semblent infirmer cette hypothèse : il n’y avait pas de différences entre les vrais et les faux jumeaux en terme de comportement, ce qui tendrait à prouver que les compulsions alimentaires trouveraient leur explication dans un contexte environnemental.

La seconde étude menée en Norvège sur des familles avec enfants montre que plus les parents ont tendance à réconforter leur progéniture en leur offrant une nourriture qu’elle aime, plus celle-ci réitérera elle-même ce comportement d’auto-satisfaction. Il s’agirait en fait d’une sorte d’apprentissage involontaire. L’enfant associe le geste du parent (le don de nourriture) à la vertu apaisante qui s’en suit immédiatement et il se l’appliquera donc plus facilement à lui-même quand il sera un peu plus âgé : une manière de traiter de façon autonome ses angoisses et ses déboires.

aliments doudou

Une telle attitude, si elle peut paraître anodine de prime abord, peut pourtant poser de véritables problèmes de santé au long terme : surpoids, diabète, maladies cardio-vasculaires… L’enfant qui, très jeune, prend l’habitude de répondre à un stress par un apport alimentaire inadapté tant dans sa forme que dans le moment inopportun où il s’effectue, multiplie les risques de répondre une fois adulte de la même manière aux agressions qui émaillent son quotidien.

Les chercheurs préconisent la recherche d’alternatives à la nourriture-doudou pour calmer un enfant : pourquoi pas la lecture d’un conte, un câlin, un jeu particulièrement apprécié ? Avant tout, il s’agit de le rassurer et de le réconforter et les aliments ne sont pas l’unique solution. D’autres dérivatifs à l’angoisses doivent être envisagés qui n’auront aucune incidence sur la masse corporelle.

Illustration bannière : – © kuban_girl
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Sonia C., passionnée de biologie et de nutrition, j’aime l’idée de rendre les sciences accessibles à tous sans pour autant en édulcorer les grands...

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